La femme en Inde!!


J’ai reçu des messages me disant que je n’abordais pas assez les indiennes dans mes différents articles. J’ai donc décidé d’y consacré un article entier pour comprendre un peu moins la place de la femme en Inde.

A l’IIT, on côtoie pas mal de femmes : il y en a beaucoup dans les laboratoires. Enfin plus que ce que je pensais car en réalité il y a sept hall de garçons pour deux hall de filles : ça fait pas beaucoup.

 

Jawaharlal Nehru, Premier Ministre de l’Inde, a déclaré : « On peut juger l’état d’une nation d’après la condition de ses femmes. » Il existe de nombreux exemples de ce que les femmes peuvent accomplir lorsqu’on leur en offre l’occasion et c’est le cas à l’IIT. En Inde, on trouve des femmes leaders politiques, astronautes, athlètes et écrivains, qui sont un modèle pour les jeunes femmes. Hélas, la pauvreté et les inégalités sociales empêchent nombre de femmes de réaliser leur potentiel. Le principe de l’égalité des sexes fait partie de la constitution indienne, de son système judiciaire et de la politique du gouvernement. Cependant, il existe toujours un grand fossé entre ces principes et la réalité de la condition féminine dans de nombreuses communautés de l’Inde

 

Ainsi les femmes indiennes, selon la tradition patriarcale, n’auront d’existence réelle qu’au travers des hommes de leur famille : le père d’abord, le mari (et la belle mère toute puissante) ensuite et enfin le fils si elles se retrouvent veuve.

Dès la naissance, les bébés de sexe féminin ont moins de chances de vivre que les bébés de sexe masculin. En effet, l’amniocentèse, davantage pratiquée pour déterminer le sexe du fœtus que pour déceler des pathologies du bébé, favoriserait les avortements sélectifs : les estimations portent à 10 millions le nombre de filles qui ne sont pas nées dans ce pays. La raison de ces avortements est que les Indiens préfèrent avoir un garçon, car ce sont eux qui perpétuent le patronyme, s'occupent des parents lorsqu'ils sont vieux et, surtout, héritent des terres. En revanche, pour les Indiens, les filles n'apportent rien, bien au contraire, car il faut même payer leur dot à la famille de leur mari. En résumé avoir une fille est un mauvais investissement : la dot coute chère et un fois mariée elle ne rapportera rien puisqu’elle appartient à la belle famille. Un vieux proverbe résume même cette situation : "Élever une fille, c'est comme arroser le jardin d'un voisin".

Dès leur plus jeune âge, les petites Indiennes se doivent au travail ou à la tenue de la maison familiale, l’éducation scolaire n’étant pas considérée comme une priorité. 28 millions de fillettes sont malheureusement privées de scolarité. La pauvreté et la discrimination sont les principales causes de ce phénomène. Nombre de femmes travaillent deux fois plus d’heures que les hommes car elles accomplissent presque toutes les tâches domestiques en plus du travail à l’extérieur de chez elles. Leur travail domestique n’est ni payé ni reconnu.
La faible valeur donnée aux femmes et aux filles par la société fait qu’elles ont moins de chance de recevoir des traitements médicaux à temps ou une nutrition adéquate, que les hommes. L’accès inégal à la nourriture, l’exigence des travaux pénibles et les besoins nutritionnels spéciaux comme le fer, engendrent la vulnérabilité des femmes et des filles aux maladies, particulièrement à l’anémie. L’anémie par manque de fer est très répandue parmi les Indiennes et affecte la majorité des femmes enceintes. Les femmes anémiques et mal nourries donnent naissance à des bébés sous-alimentés.

Par ailleurs, si le mariage précoce n’est pas une cause directe de mortalité, il reste l’un des facteurs aggravant les risques de mortalité maternelle et infantile, essentiellement à cause des grossesses prématurées, et les risques d'infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/Sida. Alors qu'en Inde les mariages arrangés sont la norme, ce manque de femmes a poussé de nombreuses familles à rechercher une épouse pour leur fils dans certains États montagneux et même à l'étranger (comme au Népal ou au Bangladesh), où un commerce matrimonial, parfois criminel (enlèvements), est apparu.
Une fois mariée elle passe sous l’autorité de leur mari et de leur belle mère, qui va enfin pouvoir se défouler sur cette nouvelle arrivée de toutes les brimades qu’elle a elle-même endurées.
Il faut savoir que les jeunes filles peuvent subir des menaces, des violences… Elles sont parfois victimes du chantage de la belle famille qui souhaite recevoir plus d’argent. Sous prétexte que la dot n’est pas suffisante, les assassinats de femmes ne cessent d’augmenter depuis les années 1980 : ils sont déguisés en suicide ou en accident domestique (de nombreux saris prenaient feux « malencontreusement » dans les cuisines..). On estime que le nombre de femmes assassinées s’élève à 6 000 par an alors que la dot a été abrogée en 1955 !

C’est la raison pour laquelle le parlement indien a promulgué en août 2005 la Loi de Protection de la Femme contre la Violence Domestique qui protège non seulement la femme de la violence de son mari ou de ses fils, mais également de la belle famille avec laquelle elle cohabite.
De plus, la justice ne considérant pas les viols domestiquesde la même manière que les viols extra conjugaux, les époux n'encourent aucune peine véritable.

La femme n’a plus d’existence sociale après la mort de l’époux, considéré comme le seul détenteur de l’autorité morale et économique, et est supposée selon la tradition porter malheur à un éventuel prétendant ; la veuve est alors fréquemment rejetée par sa famille et par la société.

C’est un tableau un peu noir je vous l’accorde : j’ai généralisé pour pouvoir faire le tour de la question. Chaque cas est unique : il existe aussi des familles modernes où la femme a bien plus de droits et peut choisir son mari mais elles ne sont pas légion. De plus, la situation de la femme dépend aussi également du statut social de sa famille : elle aura plus de droit si elle se situe dans un milieu aisé. Pour conclure on pourra remarquer qu’au parlement indien, il y a plus de femmes qui siègent qu’en France. Donc tout n’est pas perdu !!

Les Chiffres Clés (Inde)

·         Le pourcentage d'analphabètes âgés de 15 à 24 ans (en 1990) était de 59,7% pour les femmes et 33,7% pour les hommes.

·         Le pourcentage d'analphabètes âgés de 25 ans et plus (en 1990) était de 80,6% pour les femmes et 50,2% pour les hommes.

·         5 000 femmes indiennes sont tuées chaque année (12 à 14 femmes chaque jour) parce que leurs maris estiment leur dot insuffisante, meurtres essentiellement déguisés en incendies de cuisine.

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Les fillettes qui travaillent sont exposées à de multiples risques liés à l'emploi. En Inde, dans les fabriques d'allumettes, elles commencent souvent à travailler entre 5 et 7 ans, 10 à 12 heures par jour et 7 jours sur 7. Bon nombre d'entre elles sont victimes d'incendies accidentels et de produits chimiques dangereux.

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En Inde, le décès d'une fillette sur six est imputable à la négligence et à la discrimination. A titre d'exemple, une étude effectuée en Inde a révélé que 51 % des garçons étaient nourris au sein, contre seulement 30 % des filles.

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Les statistiques sur la proportion des femmes faisant partie de la population active ne reflètent pas la participation réelle des femmes aux activités économiques dans les secteurs informels ou dans l'agriculture où l'on retrouve un grand nombre de femmes. Par exemple, en Inde, l'utilisation d'une définition plus large du terme "activité économique" a fait passer le pourcentage des femmes ayant une activité économique de 13 % à 88.

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En Inde, 17 % des domestiques ont moins de 14 ans.

·         Chaque année, 200 femmes sont tuées pour avoir été soupçonnées de sorcellerie.

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